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Nathalie Teisseyre

Nomination récente au sein du CER de l’Université Fédérale de Toulouse

Nathalie Teisseyre, Maître de Conférences en psychologie à l’ICT, vient d’être nommée au comité D’Éthique sur les Recherches. Elle nous raconte son parcours.

 

En quelques lignes, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Maitre de Conférences en psychologie à l’Institut Catholique de Toulouse et psychologue clinicienne. Mes champs d’interventions pédagogiques sont essentiellement en psychologie clinique, en psychologie de la santé, en méthodologie et en éthique.

En termes de recherche, mes travaux portent d’une part sur l’éthique du soin. Les questions éthiques comme par exemple les décisions médicales difficiles (fin de vie, tests à visée pré-diagnostique), mais aussi sur la compréhension de phénomènes tels que l’inclusion scolaire, les parentalités…

D’autre part, je travaille également en psychologie de la santé avec des travaux sur les troubles des comportements alimentaires, sur la périnatalité et également en psychologie du sport…

En termes de responsabilités administratives à l’ICT, j’ai eu en charge la direction des études de psychologie, licence et master, pendant 4 ans (2015-2019). Actuellement, je viens d’être nommée déléguée à l’éthique de la recherche, sous l’égide de notre vice-recteur à la recherche, le père Grégory Woimbée.

Plus personnellement, comment avez-vous vécu cette période inédite de confinement ?

Au départ (les 10 premiers jours !), plutôt bien ! Pratiquement tous mes cours étaient déjà réalisés, et donc pour les quelques cours qui me restaient j’ai travaillé avec des moyens alternatifs par Moodle (dépôts de documents, forums etc…), visioconférences par Teams en cohortes etc.

Ensuite, cela a été un peu plus compliqué sur plusieurs plans !

Ne pas être sur site était difficile, voire frustrant ! Ne nous pouvions échanger et nous coordonner avec les collègues mais aussi avec les étudiants comme je l’aurais souhaité. Or, je pense que le lien dans les rencontres est fondamental… Pour toutes les activités comme la recherche, l’accompagnement pédagogique, tout est plus complexe ! Notamment, pour les suivis des recherches des masters, cela a été plus compliqué. Accompagner les étudiants de master dans la réalisation de leurs statistiques pour leur recherche, la finalisation de leur travail écrit puis la préparation de leurs soutenances n’était pas aisé à distance…

J’éprouve aussi une grande frustration également sur l’annulation des colloques pour lesquels ma participation avait été retenue et qui ont tous été annulés et reportés à 2021…

Vous avez été nommée récemment au sein du Comité d’Éthique de la Recherches (CER)  de l’Université Fédérale de Toulouse, comment est-ce arrivé ?

L’éthique a toujours été une de mes préoccupations, tant au plan de ma pratique clinique qu’au niveau de la recherche. Aussi, les textes législatifs ont beaucoup évolué en quelques années, montrant la nécessité de la réflexion éthique dans la société (loi sur les RGPD, loi Jardé…). À un niveau beaucoup plus pragmatique, dans le cadre de la législation sur les RGPD (règlement général sur la protection des données), j’ai pu participer à la mise en conformité législative au sein de l’ICT avec la mise en place du registre CNIL pour la recherche ; celui-ci permettant de déclarer la conformité de nos recherches. Ce travail a commencé lorsque j’étais directrice des études pour la filière psychologie, pour aboutir en décembre 2019.

Pour moi, il est essentiel de travailler sur l’intégrité scientifique de nos recherches, c’est donc tout naturellement que ma réflexion m’a guidée à m’engager davantage, jusqu’à ma candidature au CER qui a été retenue en février 2020.

Pouvez-vous présenter rapidement l’action et le rôle du CER ?

Le Comité d’Éthique sur les Recherches (CER) est une instance permettant de garantir la déontologie des protocoles de recherche impliquant la personne humaine. Globalement, les objectifs principaux du CER sont de mener un travail réflexif sur l’éthique de la recherche et l’intégrité scientifique, et d’autre part de donner des avis sur des protocoles de recherches ; le CER ne se substituant pas aux structures (qui ont en général toutes un ou des délégués scientifiques au sein de leurs établissements) ; ces avis étant basés sur une réflexion éthique. Le CER est labellisé « Institutional Review Board» (IRB), c’est-à-dire qu’il est à même de donner un avis sur certaines recherches nécessitant cette certification, par exemple pour des appels à projets internationaux ou pour une publication dans des revues scientifiques exigeant ce visa. Concrètement, le CER examine et fournit un avis sur les aspects éthiques de projets de recherches, impliquant directement ou indirectement la personne humaine. Ces projets sont soumis par un chercheur ou un enseignant-chercheur exerçant dans un établissement de l’Université Fédérale de Toulouse ou un établissement partenaire. Le comité rend un avis consultatif concernant l’autorisation de mise en œuvre du projet soumis, au regard du rapport risque-bénéfice soulevé par cette mise en œuvre.

Finalement l’objectif principal du comité consiste à encourager les « bonnes pratiques » des chercheurs en matière d’éthique de la recherche. Je pense que c’est vraiment une aide dans notre quête d’une intégrité scientifique.

Qu’implique cette nouvelle fonction pour vous et pour l’ICT ?

Être membre du CER implique de travailler avec le comité sur des questions d’actualité concernant éthique et intégrité scientifique, et aussi sur l’évaluation des dossiers transmis pour évaluation : comme je l’ai évoqué, il s’agit de chercheurs qui nécessitent l’avis du comité pour attester de la conformité de leur recherche en termes éthiques.

Pour l’ICT, je pense que cela permet de montrer que nous nous insérons complètement dans la vie universitaire et scientifique de notre région, et aussi que nous partageons le même souci de l’intégrité scientifique avec nos collègues chercheurs, dans un mouvement que notre vice-recteur à la recherche, Grégory Woimbée promeut au sein de CERES, le laboratoire de recherche auquel nous sommes rattachés. Dans cette dynamique de qualité des recherches à l’ICT, mettre en place un délégué à l’éthique de la recherche est aussi un signal fort…

Quelle est votre 1ère action de recherche au sein de ce CER ?

En tant que chercheur travaillant sur des questions éthiques, et non plus en tant que membre du CER, j’ai monté un projet sur les jugements d’acceptabilité de la non-observance des mesures barrières et l’auto-évaluation des risques de propagation du Covid-19. Et je l’ai présenté pour évaluation au CER, comme n’importe quel autre chercheur. Une fois l’avis favorable obtenu, j’ai pu recueillir l’avis d’un peu plus de 200 participants… reste maintenant à traiter les données… Présenter ainsi son projet au CER pour évaluation, m’a confortée dans cette nécessité de travailler notre intégrité scientifique. Et les avis du CER sont vraiment une aide pour le chercheur…

Dans votre carrière, pourriez-vous citer un étudiant et son domaine de recherche que vous avez accompagné et dont vous êtes la plus fière ? Pourquoi ?

Je suis fière de tous mes étudiants et de ce qu’ils sont devenus !! Et recevoir plusieurs années après de leurs nouvelles est un véritable contentement ! Être informée de leur évolution, de leur trajectoire tant professionnelle que personnelle et continuer à partager ensemble fait partie de ma vision de l’enseignement…

Pour en revenir plus particulièrement à l’accompagnement à la recherche, emmener des étudiants à présenter leurs travaux dans des colloques internationaux est toujours un moment important et intense !! Lorsqu’ils arrivent en colloque, les étudiants réalisent vraiment qu’ils appartiennent à une communauté scientifique, dans une filiation avec des travaux de recherche et auteurs qui les ont précédés… Ils comprennent alors à quel point la diffusion de leurs travaux est primordiale… Au-delà du simple travail universitaire, c’est le réel aboutissement de leur travail…

Ensuite, lorsqu’on parle de travaux plus aboutis, Claire a travaillé en psycho-oncologie et est maintenant docteur, Clotilde en travaillé sur les questions éthiques inhérentes aux soins en master et est maintenant en doctorat, Marie a travaillé sur l’orthorexie et est aussi en doctorat et a déjà des publications… Nous pouvons être fiers de tous…

L’ICT entre au Comité d’Éthique sur les Recherches (CER) de l’Université Fédérale!

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