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P. Georg Fischer

Professeur Ordinaire en Sciences Bibliques

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Je suis né à Feldkirch (Vorarlberg, Autriche) en 1954 et entré dans la Compagnie de Jésus en 1972. J’ai été ordonné prêtre en 1981. J’ai étudié la Philosophie à Munich, la Théologie à Innsbruck et la Bible à l’Institut Biblique Pontifical à Rome. Depuis 1985, j’enseigne la Bible dans différents pays ; en 1995 j’ai reçu la chaire de professeur ordinaire en sciences bibliques (Ancien Testament) et langues orientales à la Faculté de Théologie de la Leopold-Franzens-Universität à Innsbruck (Autriche, dans la région du Tyrol).

 

Vous avez accepté de co-diriger un séminaire international sur Jérémie organisé par l’ICT et votre Université, quels sont les enjeux de ce séminaire ?

Avec Cyprien Comte, qui en a pris l’initiative, nous voulons offrir une base : 1) pour discuter sur ce livre extraordinaire attribué au prophète Jérémie, livre très complexe, spécialement avec de jeunes chercheurs et la participation de collègues experts et 2) pour présenter les nouveaux résultats de nos recherches.

De cette façon, nous espérons enrichir et approfondir la compréhension du livre de Jérémie.

 

La crise récente de la COVID a bouleversé les manières de fonctionner, en particulier pour les enseignants-chercheurs et les colloques. Avec du recul, est-ce que cette crise peut engendrer des évolutions dans la manière de faire de la recherche ?

Cette crise a certainement rendu plus difficiles l’enseignement ainsi que les échanges entre chercheurs. Mais elle a aussi poussé à chercher des voies nouvelles, comme en témoigne notre projet de réunir des collègues du monde entier pour discuter régulièrement cela ne serait pas possible si on devait le faire « en présence ».

 

Quelle évolution voyez-vous chez les étudiants autrichiens depuis le début de votre carrière ? Quels sont les atouts de la jeunesse aujourd’hui ?

D’une part, le nombre des étudiants en théologie a diminué de deux tiers depuis les années 1980. D’autre part, quelques-uns s’intéressent davantage à des questions internationales et à des thèmes actuels. Aujourd’hui plus qu’hier, ils affrontent des positions contrastées et doivent répondre à ce défi.

 

Si vous aviez un conseil à donner aux étudiants ?

Prier, chercher la vérité et aimer avec un cœur large.

 

Pourquoi lire la Bible au XXIe siècle ? La recherche scientifique dans ce domaine peut-elle encore apporter quelque chose ?

La Bible est une parole divine pour tous les temps. Dieu comme « mon berger » (Ps 23) reste un réconfort pour beaucoup de gens. Les récits concernant Jacob et Ésaü, Joseph et ses frères (Genèse 25 – 50) montrent comment une famille avec des conflits immenses peut se retrouver fraternellement.

Les recherches des dernières décennies ont contribué à mieux éclairer le caractère des écrits bibliques comme « littérature » et à faire ressortir davantage leurs messages, leur sens et leur arrière-plan. Il y a aussi des découvertes, comme par exemple les petits rouleaux d’argent de Ketef Hinnom, contenant une bénédiction très proche de celle d’Aaron en Nombres 6, qui laissent percevoir un développement dans les versions de la Bible.

 

Comment l’Université d’Innsbruck est-elle impliquée dans les échanges internationaux, par exemple avec le programme Erasmus + ? Quel intérêt à ces échanges ?

Ici, l’Université participe à ce programme avec une grande intensité, et les étudiants estiment beaucoup cela. Moi-même, j’ai déjà fait plusieurs fois des échanges Erasmus avec des collègues en Allemagne.

 

Quels liens voyez-vous entre la théologie et les autres disciplines ?

Qui veut bien comprendre la Bible doit connaître aussi beaucoup de langues orientales et modernes (pour lire des commentaires, des études…), être familier avec l’histoire et l’archéologie, connaître des méthodes d’interprétation, apprécier les analyses linguistiques et avoir une sensibilité à la littérature.

La théologie, plus généralement, contient aussi des disciplines comme le droit de l’Église, l’histoire de l’Église, etc., qui sont des « sœurs » des sciences profanes correspondantes, en profitent et les utilisent pour leur sujet.

De plus, comme Dieu est universel, la théologie, comme science qui parle justement de lui, doit être ouverte à d’autres champs et avoir un horizon vraiment très large, sans limites.

Le conseil que je peux donner aux étudiants : prier, chercher la vérité et aimer avec un cœur large.

Formation
Droit canonique / Sciences religieuses/ Théologie
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