Journée organisée par la TR2 « Christianisme, Héritage et Présence » de l’Unité de Recherche Céres de l’ICT, le 22 avril 2022 de 8h30 à 13h00 en salle des Actes (31 rue de la Fonderie).
Etant une donnée biologique, la mort est ce qu’il y a de plus commun à tous les hommes. Mais elle est en même temps ce qui leur est le plus étrange et étranger. Vladimir Jankélévitch avait déjà souligné ce paradoxe dans son ouvrage La mort (Jankélévitch, 1977). Il l’évoquait autant comme un fait divers tangible, localisable et datable que comme un mystère incommensurable. La mort constitue une impasse ontologique. C’est-à-dire qu’elle n’a pas de sens, de signification en elle-même. Du moins si elle en a une, celle-ci n’est pas entièrement accessible à la raison humaine. Quand on approche précisément le plan religieux, les conceptions de la mort sont plus récentes que l’on croit. On ne retrouve pas nos conceptions modernes de l’enfer ou du paradis en lisant l’Ancien Testament. Il en va de même pour la résurrection qui est une croyance relativement récente. Elle s’enracine dans l’histoire juive et apparaît seulement 150 ans av. J.-C. avec les Maccabées.
Ailleurs, dans le contexte européen de l’immigration, la mort offre aussi des perspectives différenciées. En effet, l’immigrant vit des pertes multiples reliées à la modification de ses liens avec sa vie antérieure, sa famille, ses amis et son pays natal. Son adaptation, dont la durée est variable, se conclut généralement par l’intégration de coutumes, d’habitudes et de rituels propres à sa société d’accueil et l’abandon de certains autres, propres à sa culture d’origine. Toutefois, on ne peut déterminer avec certitude quelles valeurs de sa culture d’origine un individu aura conservées, ni quelles valeurs de son pays d ’adoption il se sera appropriées.
La mort offre ainsi des visages différents marqués par l’histoire, les religiosités, les cultures, la sociologie et les lois juridiques. Cette journée d’études élargira cette question à l’échelle de l’histoire et de l’actualité.