Diplôme universitaire Migrations et exil : témoignage d’un ancien étudiant

Le Diplôme universitaire Migrations et exil (DUME) de l’ICT forme étudiants et professionnels aux enjeux du droit d’asile et du droit des étrangers, dans une approche pluridisciplinaire et éthique. Nathan Lapeyre est un ancien étudiant du DUME, aujourd’hui auditeur asile à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Il revient sur son expérience de formation et son apport concret dans son parcours professionnel.

Pouvez-vous présenter rapidement votre parcours et votre rôle actuel à l’OFII ?

Nathan : J’ai fait une licence en droit puis un master Relations internationales et politiques de sécurité à UT1. Au cours de ce master j’ai rédigé deux mémoires sur le sujet de l’asile. 

J’ai ensuite eu la chance d’intégrer le diplôme universitaire Migrations et exil de l’ICT. La même année, j’ai intégré l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration au poste d’auditeur asile au sein du guichet unique de Paris. 

Le métier d’auditeur asile consiste à recevoir des demandeurs d’asile après leur passage en préfecture, afin de déterminer s’ils sont éligibles ou non aux conditions matérielles d’accueil. S’ils le sont, l’auditeur leur présente l’offre de prise en charge qui comprend un hébergement stable gratuit, l’allocation pour demandeur d’asile ainsi qu’une assistance juridique, administrative et sociale.

Qu’est-ce qui vous a motivé à suivre ce nouveau Diplôme universitaire « Migrations et exil » ?

Nathan : Le domaine de l’asile peut être assez difficile d’accès sur le marché du travail, en particulier si on n’a pas de master en droit des étrangers. Ma première motivation était de me spécialiser encore plus dans le domaine afin de valoriser mon profil. 

La diversité des enseignements proposés (droit, histoire, géographie, psychologie, sciences politiques) m’a poussé à m’inscrire étant donné que j’avais surtout étudié les questions migratoires autour des problématiques juridiques et politiques. Le DU représentait la suite logique à mon parcours universitaire. 

Qu’avez-vous trouvé particulièrement marquant dans la formation (contenus, intervenants, échanges) ?

Nathan : Ce qui m’a le plus marqué est la diversité des enseignements et des intervenants tout au long de l’année. Les intervenants apportaient des expériences diverses et complémentaires afin de comprendre les multiples enjeux de la question migratoire. C’était vraiment enrichissant de pouvoir discuter avec autant de profils différents : des magistrats, professeurs, psychologues, associatifs, membres d’organisation administratives et judiciaires (OFII, CNDA, etc.)…

En quoi ce DU vous aide-t-il déjà dans votre pratique professionnelle ?

Nathan : Le DU m’a vraiment aidé dans l’exercice de mes fonctions au sein de l’OFII. Les différents cours, notamment ceux donnés par des membres de l’OFII, m’ont permis de mieux m’intégrer et de comprendre plus rapidement les spécificités techniques liées à mon travail. Par exemple, le fait de savoir ce qu’étaient les conditions matérielles d’accueil et ma connaissance du parcours du demandeur d’asile m’a vraiment fait gagner du temps de formation. 

Selon vous, quels sont aujourd’hui les enjeux les plus urgents autour des migrations et du droit d’asile ?

Les enjeux les plus urgents reposent sur la question du nombre de personnes qui fuient leur pays et leur intégration dans leur pays d’accueil. Étant donné la multiplication des conflits armés, on peut s’attendre à ce que le nombre de migrants continue de croître. L’enjeu est de savoir comment recevoir et intégrer ces personnes au sein des pays d’accueil, et comment répartir la charge du nombre entre les différents Etats. La qualité de l’accueil est un vrai défi, comme par exemple la question du nombre de logements disponibles pour les demandeurs d’asile.

Comment voyez-vous la suite de votre parcours après ce DU ?

Nathan : J’aimerais pouvoir intégrer l’OFPRA en tant qu’officier de protection ou la Cour nationale du droit d’asile en tant que rapporteur, en particulier à la Chambre Territoriale à Toulouse. 

Un mot pour celles et ceux qui hésiteraient à rejoindre la prochaine promotion ?

Nathan : Je leur dirai de foncer ! Tout d’abord, l’emploi du temps est bien réparti et l’équipe pédagogique et administrative est très flexible. L’ambiance entre l’équipe de l’ICT et les membres du DU était excellente (notamment lors du traditionnel petit déjeuner du vendredi matin). Il y avait une vraie proximité entre les intervenants et les élèves. 

Pour les personnes qui aimeraient se spécialiser dans les métiers de l’asile, ce DU permet une véritable spécialisation sur ces sujets, ce qui permet de renforcer son expertise et son CV auprès des recruteurs. La formation est adaptée à tous les profils : il y avait l’année dernière des étudiants en droit mais aussi des avocats, retraités ou encore des bénévoles aux parcours différents.

« Le DU permet une véritable spécialisation sur les métiers de l’asile et renforce l’expertise auprès des recruteurs. »