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Cyprien Comte

En savoir plus sur le Doctorat

Faisant suite à la licence et au master, le doctorat (du latin docere, enseigner) est le grade universitaire le plus élevé. Nous avons voulu en savoir plus sur ce diplôme parfois mal connu, en particulier des jeunes qui s’interrogent sur leur orientation. L’Institut Catholique de Toulouse prépare à ce diplôme reconnu internationalement, dans ses trois facultés ecclésiastiques (philosophie, théologie, droit ecclésial appelé « droit canonique »)mais celui-ci necessite de faire l’équivalent de 7 ans d’études avant de pouvoir s’y inscrire. C’est l’occasion d’échanger avec le père Cyprien Comte, directeur des études du cycle de doctorat en théologie.

Père, pour commencer, pourriez-vous vous présenter ?

CC : Ordonné prêtre pour le diocèse de Toulouse en 2005, j’ai étudié à l’Institut Catholique entre 1997 et… 2017 ! Enseignant à la faculté de théologie depuis 2009, je propose des cours sur la Bible, en particulier sur les prophètes de l’Ancien Testament. C’est d’ailleurs sur le prophète Jérémie que j’ai commencé ma thèse en 2010, avec une publication en 2018. Par ailleurs, je suis aumônier national chez les Scouts et Guides de France depuis 6 ans.

Pourriez-vous nous expliquer simplement ce qu’est un doctorat ?

CC : Le doctorat est un diplôme de troisième cycle, de niveau bac + 8. Il se prépare après obtention d’un diplôme de master. Cette formation permet d’obtenir, après soutenance et publication d’une thèse, le « grade » académique de docteur. Il s’agit de l’entrée dans le monde de la recherche académique par l’approfondissement d’une question particulière. Toute connaissance scientifique a besoin d’être démontrée, élargie et approfondie. Une thèse permet d’apporter du neuf sur un sujet particulier. Dans un grand nombre de cas, il s’agit de la confrontation d’une hypothèse à la pensée d’un auteur expert dans le domaine.

Tout cela peut paraître très éloigné d’un métier concret mais selon moi, il existe deux intérêts principaux à la réalisation d’une thèse. Tout d’abord, la maîtrise du sujet approfondi et la connaissance accumulée autour du thème grâce à cette recherche. C’est passionnant ! Mais aussi et surtout, cela exige l’acquisition d’une méthodologie de travail et la capacité à produire un effort important sur une longue durée. Voilà une compétence très précieuse et un réel tremplin pour une carrière professionnelle.


Comment se déroule un doctorat ?

CC : En trois ans normalement. La première partie consiste en la préparation du projet, sur 1 an environ. Dès votre entrée en cycle de doctorat, vous êtes accompagné par un directeur de thèse qui va valider votre sujet. Parfois, le doctorant choisit son directeur avant son thème. Le directeur de thèse joue un rôle majeur puisqu’il va conseiller le doctorant, l’orienter voire lui proposer un sujet. Il l’aide aussi à prendre conscience des enjeux méthodologiques de ses choix.

Dans le même temps ou par la suite, vous travaillez « la thèse de votre thèse ». Que voulez-vous démontrer ? Comment allez-vous fonder votre réponse à un problème scientifique selon une méthodologie donnée ? Il s’agit de vous engager, de prendre parti et d’argumenter votre choix. À ce moment-là, la recherche documentaire est un passage obligé. La Bibliothèque Universitaire sera votre meilleure amie ! Savez-vous qu’il existe même des doctorats qui portent sur une recherche bibliographique ?

À l’ICT, nous avons la chance d’avoir une salle de recherche et un accompagnement de grande qualité pour tous les doctorants, certains passant la quasi-totalité de leur temps à la BU !

Vient plus tard le dépôt de votre thèse. C’est souvent un moment fort en émotion, un soulagement après un intense travail de recherche, de relectures et de réécritures. Vous remettez alors à votre faculté vos cinq exemplaires reliés, épais de 300 à 500 pages (NDLR : le nombre dépend de la faculté ou de l’université de rattachement), fruit de vos trois années de travail.

Enfin, la soutenance de thèse est aussi un temps majeur. Cette épreuve orale conclut et valide votre travail. A l’ICT, nous veillons à ce que ce soit un vrai débat. Vous devez alors présenter et défendre votre sujet, argumenter vos choix, énoncer vos résultats et ouvrir d’autres pistes. Votre esprit critique, votre sens de la défense, vos talents oratoires sont mis en évidence voire soumis à rude épreuve. Un des enjeux est l’art du débat scientifique, de la controverse, ayant pour but non de déstabiliser mais d’affûter l’esprit. Ce débat vise à faire progresser la recherche par la confrontation des idées et des arguments. C’est d’ailleurs une définition possible d’une université : « un lieu de débats et de construction de l’esprit critique » qui est à son apogée lors de l’oral de soutenance. Au fil de l’histoire, la théologie chrétienne a évolué entre autres grâce aux débats féconds avec des conceptions étrangères à celles de la grande Église. De même, il existe normalement des débats à l’intérieur de chaque religion.

À la fin de votre oral, vous êtes sanctionné d’une note. Elle peut avoir une influence sur votre carrière mais elle n’est pas l’essentiel. Le lieu de la publication de votre thèse est plus important. C’est en publiant dans une collection scientifique de renom que vous valoriserez votre travail. Et c’est à partir de la publication de votre thèse que vous pouvez utiliser le titre de docteur, pas avant ! La phase de recherche d’un éditeur n’est donc pas négligeable.

Pour conclure, quels sont les débouchés suite à un doctorat ?

CC : Si nous mettons à part les professions médicales et paramédicales, les débouchés se situent principalement dans les domaines de la formation et de la recherche. Surtout dans les universités en devenant Enseignant-Chercheur, mais aussi dans certains domaines en entreprise et dans le secteur privé, grâce à la reconnaissance de votre importante capacité de travail ou de votre expertise sur un sujet donné.

Après le doctorat, vous pouvez obtenir un titre supplémentaire d’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) qui « sanctionne la reconnaissance du haut niveau scientifique du candidat, du caractère original de sa démarche dans un domaine de la science, de son aptitude à maîtriser une stratégie de recherche dans un domaine scientifique ou technologique suffisamment large et de sa capacité à encadrer de jeunes chercheurs » (Arrêté du 23 novembre 1988 relatif à l’habilitation à diriger des recherches).

La réalisation d’une thèse est passionnante, mais cela exige l’acquisition d’une méthodologie de travail et la capacité à produire un effort important sur une longue durée.

Formation
Droit canonique / Sciences religieuses/ Théologie
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La Faculté de Théologie propose à ses étudiants des cours, des séminaires, des colloques, des sessions, des conférences et des activités de recherche ou ils pourront approfondir la doctrine catholique, rencontrer le christ dans une communauté d’étudiants, porter un regard chrétien, avoir une qualification pour un engagement dans l’église et devenir théologien de métier.