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Isabel Capeloa GIL

Isabel Capeloa GIL, Rectrice de l'Université Catholique du Portugal et présidente de la FIUC

Isabel Capeloa Gil, Rectrice de l’Université Catholique du Portugal et présidente de la Fédération Internationale des Universités Catholique (FIUC), a été notre invité lors de la rentrée solennelle du 12 octobre 2021. A cette occasion, elle a donné une conférence sur la thématique de l’Université Catholique, une vision globale de l’éducation et a échangé avec personnels et étudiants de l’ICT .
Durant son séjour à Toulouse, elle a pris le temps de passer un moment avec nous pour répondre à quelques questions.

ICT : Que nous a appris la crise sanitaire COVID durant ces 2 dernières années ?

Déjà, il y a eu une évolution avec l’enseignement en ligne. Nous allons vers une transformation qui nous conduira très certainement à plus d’enseignement à distance. En revanche, nous avons appris que la transposition stricte du présentiel au distanciel ne fonctionne pas. Il faut donc revoir nos pratiques et nos visions d’enseigner à distance. La transition ne peut s’effectuer qu’avec l’utilisation des outils numériques à notre disposition tels que les podcasts, les vidéos, les live, le streaming.   Nous pourrons ainsi apporter une innovation pédagogique permettant un apprentissage responsable et individuel.

Dans le futur, nous serons peut-être confrontés à une université 100% en ligne avec un campus dématérialisé. Cela peut apporter une très grande diversité chez les étudiants avec une multiculturalité importante et nécessaire.

S’oppose alors les universités en présentiel plus valorisées et les universités dites low-cost dématérialisées à 100% mais apportant une multiculturalité dans le public étudiant. Mais c’est un autre débat.

 

ICT : Que pensez-vous de la place des femmes au sein des universités ?

ICG : Il y a beaucoup à faire, c’est certain et pas uniquement dans les universités catholiques. L’instauration des quotas dans les entreprises a eu l’avantage d’améliorer la mixité en entreprise. Même si cette mesure a des limites, elle apporte du positif et il est dommage que les universités n’y soient pas soumises. Il faut savoir que les femmes sont surreprésentées jusqu’au doctorat (1/4 de plus), c’est au moment des concours que ce chiffre chute et in fine que peu de femmes se retrouve à la tête des universités.

C’est le même constat lorsque l’on se penche sur les universités catholiques.

A l’échelle de la FIUC, j’ai impulsé, avec mes homologues féminines, une étude sur la situation des femmes en université, une stratégie d’enpowerment qui je l’espère permettra de faire évoluer la condition féminine et l’accès à des postes clés. Durant la COVID, nous avons pu collecter des statistiques et espérons pouvoir transformer la question en action à la conférence de Boston.

 

ICT : Pouvons nous dire que vous êtes-vous féministe ?

Ce n’est absolument pas un scandale de le dire, je suis féministe. Je défends le droit des femmes pour qu’il soit reconnu. Je suis pour une stratégie de reconnaissance des droits et non dans la domination féministe.  L’égalité Homme- Femme est l’affaire de tous. Reconnaitre le droit des femmes c’est faire avancer notre société.

Et c’est une urgence, les étudiants et les étudiantes, nombreuses en université, doivent se reconnaître dans le leadership de leur structure.

 

ICT : On a beaucoup parlé de la culture durant l’année écoulée, comment juger l’impact de la COVID sur ce secteur ?

Il y a d’une part la nécessité d’apporter un soutien aux intermittents du spectacle qui se sont retrouvés en grande difficulté. D’autre part et même si le secteur a été frappé de plein fouet, cela a aussi apporté de nouvelles pratiques intéressantes : des concerts en ligne, des podcasts, etc. Ces formes virtuelles doivent rester et intégrer les pratiques en présentiel car la COVID ne nous quittera pas tout de suite et nous devons inventer de nouvelles stratégies pour contrôler le risque.

 

ICT : En université, partout dans le monde, il y a eu une chute des départs en Erasmus+, pensez-vous qu’il y aura une transformation de l’internationalisation en université ?

L’université est par définition internationale. On tend vers l’interculturalité et pour cela l’internationalisation à la maison ne fonctionne pas. Je pense que l’on va récupérer la mobilité globale. Nos étudiants ont hâte de partir de nouveau.

 

ICT : Un conseil aux étudiantes ?

Ayez l’audace d’aspirer à toujours plus, prenez un risque, la société a besoin de vous !

Prenez le risque d’aspirer à toujours plus, soyez audacieux !

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