Aujourd’hui lieu des célébrations et des concerts liturgiques de l’Institut Catholique de Toulouse, la chapelle Sainte-Claire est la reconstruction d’une ancienne chapelle du XVIe siècle, souvenir du monastère de Sainte-Claire du Salin.

Le monastère des Clarisses

L’installation de l’Institut Catholique, à partir de 1877, dans l’ancien monastère Sainte-Claire du Salin (transformé en fonderie de canons après 1793) eut pour corollaire la reconstruction de la chapelle des Clarisses. On sait que le premier monastère Sainte Claire, fondé vers 1245 devant la porte Sardane, avait été détruit autour de 1346 dans le contexte de la restauration du système défensif de la ville de Toulouse.

Après 1351, la communauté s’était réimplantée dans le quartier de la Dalbade, entre la Garonnette et la rue des Toulousains (devenue rue de la Fonderie). De cette chapelle ne subsistent plus que le clocher, le portail et la façade orientale… puisque les Clarisses avaient choisi d’ « occidenter » leur église, pour lui donner un accès direct à partir de la rue.

Les ressemblances entre ce portail et celui de Notre-Dame du Taur sont frappantes, en dépit des transformations de la partie supérieure de la façade. Car la chapelle du XIVe siècle, mis à part sa façade sur rue, a été entièrement reconstruite par l’abbesse Fromente Caussade à partir de 1507. Un certain nombre de baux à besogne attestent l’importance et la beauté du mobilier mis en place par les Clarisses. De cet ensemble détruit ou dispersé par la Révolution, ne subsiste plus que le retable de 1637, remonté dans le chœur de l’église de Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne).

Du monastère à la fonderie

Les deux plans connus de la fonderie de canons (le premier de 1826 et l’autre de 1848) montrent bien que la chapelle du XVIe siècle avait été littéralement éventrée sur son flanc nord et qu’il ne subsistait plus, en 1877, qu’une partie de l’abside (deux contreforts de briques contrebutant un chevet à trois pans) et l’ensemble de la muraille méridionale, sur une dizaine de mètres de hauteur. Ayant abattu sa voûte et son mur septentrional, les officiers du Génie l’avaient, en effet, transformée en fonderie de canons, mue par la rotation de chevaux attelés au mécanisme. La moitié sud de l’édifice servait d’écurie.

La reconstruction au XIXe siècle

Il faut attribuer à l’architecte Henri Bach (1815-1899) la reconstruction et le voûtement à partir des éléments subsistants des XIVe et XVIe siècles. Le parti adopté au XIXe siècle a maintenu la typologie des églises gothiques méridionales : une simple nef sans transept, terminée par un chevet à pans coupés. Le flanc nord, composé de quatre chapelles latérales de faible profondeur au rez-de-chaussée, comprend une série de tribunes (actuellement murées). Les problèmes d’acoustique posés par la mise en service de l’orgue ont entraîné l’occultation de trois chapelles latérales par des murs épais. Après d’importants travaux de restauration, d’électricité et de peinture, exécutés au cours de l’année 1993, l’orgue a été inauguré le 12 octobre 1994.

Nous n’aurons garde d’oublier ce nouvel instrument commandé par le P. Philippe Bachet, directeur de l’Institut de Musique Sacrée, au jeune facteur Gérard Bancells. Il est composé de deux claviers de 56 notes, un pédalier de 30 notes et 27 jeux. Toute la partie mécanique est contenue dans un buffet délibérément moderne. La rosace qui surmonte l’orgue et les vitraux du chœur ont été réalisés par le maître-verrier Henri Guérin.